Convertir son exploitation à l’agriculture biologique
Les questions à se poser avant de choisir la conversion bio
Est-ce que cela m’intéresse de produire selon les méthodes AB?
La pratique de l’agriculture biologique entraînera des changements sur l’exploitation mais aussi sur votre perception du métier d’agriculteur. Votre conviction personnelle vous aidera à trouver un nouvel équilibre face à un nouvel environnement professionnel, technico-économique et commercial. Des visites chez des agriculteurs déjà installés en AB vous permettront de bénéficier de leur témoignage sur les expériences. Nous vous invitons pour cela à visiter les fermes de notre réseau de Fermes de Démonstration.
Est-ce que cela est techniquement faisable sur ma ferme ?
Vous vous approprierez progressivement les techniques de l’agriculture biologique, en mettant en place de nouvelles méthodes de travail, en accroissant l’autonomie de votre ferme et en intégrant certaines exigences de la nature. Dans chaque Groupement d’Agriculteurs Biologiques (GAB), animateurs et techniciens sont là pour répondre à vos questions et vous orienter en fonction de votre projet.
Est-ce que cela est économiquement viable?
L’adaptation de votre système d’exploitation à une conduite bio (nouvelles techniques culturales, nouvelle organisation du travail…) aura des répercussions non seulement au niveau du coût des intrants, de la mécanisation et de la main d’œuvre mais aussi au niveau de la valorisation des produits.
Les moyens mis en oeuvre pour vous aider à faire le bon choix
Les visites de fermes
Tout au long de l’année, le réseau des producteurs bio vous propose de découvrir l’agriculture biologique à travers des visites de fermes ou d’atelier en agriculture biologique. Ces « journées portes-ouvertes » vous permettront d’échanger directement avec des paysans et des éleveurs engagés en bio, de découvrir leurs pratiques dans toutes les productions et sur le tout le territoire de la région Auvergne-Rhône-Alpes. Contacter le groupement de votre département pour connaitre le programme des prochaines visites de fermes, et retrouver le calendrier complet de toutes ces rencontres sur le site : www.labioenpratique.com
Les formations
Des sessions de formation sont organisées par nos Groupements d’Agriculteurs Bio dans chaque département. Elles vous permettront de vous rendre compte des changements entraînés par ce nouveau mode de production et d’orienter vos décisions. Quelques centres de formation tels que les CFPPA ou les Maisons Familiales Rurales organisent également des formations d’initiation ou d’approfondissement à l’agriculture biologique.
Retrouvez toutes les formations du réseau bio en Auvergne Rhône-Alpes sur le catalogue 2020
Le diagnostic de conversion
Le diagnostic de conversion est un préalable essentiel à la décision de conversion. Il analyse la situation de la ferme, ses atouts, ses contraintes, au regard de son environnement et de vos objectifs tant techniques qu'économiques. Il vous permet aussi d'évaluer la faisabilité de la conversion en la chiffrant, en évaluant les étapes à prévoir et en les planifiant dans le temps. Contacter votre Groupement d’agriculteurs bio pour avoir les premières informations sur la bio, participer à une session de découverte de l'agriculture biologique près de chez vous et/ou la Chambre départementale d'agriculture pour connaitre les modalités pratiques pour bénéficier d'un diagnostic personnalisé.
La conversion
La conversion à l’agriculture biologique correspond à la phase de transition entre l’agriculture conventionnelle et l’agriculture biologique. Pendant cette période, le producteur met en œuvre des pratiques de production conformes aux règles de production biologique, mais les produits ne peuvent pas être commercialisés en faisant référence à ce mode de production.
Pour les productions végétales, la durée de conversion varie de 2 ans (cultures annuelles et prairies) à 3 ans (cultures pérennes : vignes et vergers). Pour les productions animales, elle varie de 6 semaines (poules pondeuses) à 12 mois (équidés et bovins).
La mixité des fermes bio
• Pour des espèces animales différentes,
• Pour des productions végétales de variétés différentes et facilement distinguable.
Le producteur devra garantir une traçabilité adéquate grâce à :
• Des unités clairement distinctes : parcelles, bâtiments, etc.,
• Une séparation claire et permanente des terres, des intrants bio/non bio et des productions issues de ces unités,
• Un registre attestant de ces séparations.
Si une même variété ou des variétés difficiles à distinguer sont cultivées en bio et en non bio la même année (ou si les récoltes sont présentes simultanément sur la ferme), la récolte bio est déclassée et doit être commercialisée en conventionnel.
Enfin, si les doublons bio/en conversion d’une même variété ou de variétés difficilement distinguables à l’œil nu ne sont pas interdits, le producteur devra également garantir une traçabilité suffisante : pas de récolte simultanée, pas de présence simultanée sur l’exploitation de récoltes issues des cultures conduites à des niveaux de conversion différents (bio, C2/C3, C1). Un plan de contrôle renforcé sera éventuellement mis en œuvre par l’organisme certificateur.